Le vigile de 41 ans qui comparaissait pour homicide depuis jeudi devant les assises d'Evry a été acquitté hier soir. La légitime défense a été reconnue à Georges, qui avait tué d'un coup de couteau Mamadou, 27 ans, en avril 2009, après une rixe à Brunoy survenue alors que le vigile avait fini sa journée de travail au Monoprix. Il avait été pris à partie par des clients, dont certains éméchés, qu'il avait éconduits un peu plus tôt.
Le scénario de la légitime défense avait trouvé un soutien de poids en cette dernière journée d'audience. Celle de l'avocate générale, rangée dans ses réquisitions derrière les défenseurs du principal accusé. Un fait rare dans les dossiers d'assises. « Une valeur a été bafouée dans ce dossier : celle du droit à la vie, a lancé la représentante du ministère public. Il dit certes qu'on ne peut pas prendre une vie mais ce droit signifie aussi qu'on peut protéger la sienne. » S'adressant directement aux jurés, elle rappelle que la légitime défense ne peut être accordée, au regard de la loi, que si « la riposte est proportionnée à l'attaque ». Or, que ce soit face à Charly, coaccusé dans l'affaire, ou Mamadou, la victime, Georges a riposté à une attaque au couteau par une attaque au couteau, résume l'avocate générale. « Oui, il y a légitime défense au sens de la loi », martèle-t-elle, refusant de faire la différence entre les coups ayant blessé Charly et celui qui a mortellement touché Mamadou dans le dos. « Bien sûr que Georges voulait tuer Mamadou, enchaîne-t-elle. On peut très bien tuer volontairement en état de légitime défense. Lorsqu'on a peur pour sa vie, est-on capable de discernement? interroge encore l'avocate générale. Lorsque Mamadou reçoit le coup fatal, nous sommes dans l'instantanéité de l'attaque et, là encore, il n'y a pas disproportion. Dans ces conditions, Georges n'est pas coupable à mes yeux de tentative de meurtre, je crois à sa légitime défense et me prononce pour son acquittement. » Pour Charly, en revanche, les réquisitions seront moins tendres. « Des menaces de mort ont été entendues dès la première altercation au Monoprix, rappelle l'avocate générale qui requiert huit ans d'emprisonnement. Lorsqu'on les profère en sortant ensuite un couteau, c'est qu'on a envie de tuer. » Dans la foulée, Mes Thiel et Rauline, du cabinet Gueguen-Carroll, en charge de la défense de Georges, vont s'efforcer de faire valoir le comportement « professionnel et proportionné » de l'accusé le soir du drame. « Peut-on le condamner parce qu'il a l'intention de sauver sa peau? » Non, ont répondu les jurés, qui ont par ailleurs choisi de ne pas envoyer Charly derrière les barreaux. Il a écopé d'une peine de cinq ans de prison avec sursis assortis d'une mise à l'épreuve de trois ans. Le Parisien
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